Madagascar est entrée totalement dans la période électorale. Depuis lundi, date d’ouverture de la campagne, le pays et politiciens vit donc au rythme des meetings populaires avec des spectacles gratuits, des bruits infernaux, des sonorisations mobiles et des discours politiques pleines de promesses alléchantes. Mais le quotidien des malgaches reste inchangé entre les bouchons monstres, les longues files d’attente dans les terminus des transports en commun, l’inflation et bientôt la rentrée scolaire. Les routes nationales sont même encore très encombrées par les départs et les retours des vacanciers. Bref, les Malgaches essaient donc de vivre normalement dans ce brouhaha plein d’inquiétudes avec un lendemain menacé plus que jamais par une nouvelle crise postélectorale. On se demande même comment la population trouve l’insouciance nécessaire pour vaquer à leurs occupations quotidiennes alors que l’horizon reste plus que jamais flou et que des évènements qui risquent d’être encore plus violentes que ceux de 2002 ou de 2009 pourraient survenir prochainement à cause de l’égoïsme des politiciens. C’est peut-être justement ce qui fait cette particularité malgache par rapport aux autres pays africains qui ont connu ou qui traversent une crise politique. A Madagascar, même au moment le plus fort de la crise de 2009, la vie a continué et c’est sans doute le massage le plus fort que la population, la vraie grande muette, ceux qui aspirent tout simplement à une vie tranquille pour pouvoir nourrir leur famille, peut envoyer à nos politiciens. La vie doit continuer et la vie peut continuer, même si la bataille politique fait rage. La politique ne doit pas être le frein au développement mais doit, au contraire, être un levier pour le développement. La bataille politique ne doit pas empêcher la population de vivre normalement, quelle que soit la diversité des opinions. C’est ce qu’un vrai politicien qui se veut être patriote, se doit de respecter.

NIRINA RAMANANTSOA